Cybersécurité en Suisse: entre ambitions et défis persistants

Cybersécurité en Suisse: entre ambitions et défis persistants

La Suisse, réputée pour sa stabilité et son innovation, se trouve à un carrefour en matière de cybersécurité. Si des progrès notables ont été réalisés, des défis subsistent, soulevant la question : la Suisse est-elle en avance ou en retard dans ce domaine crucial ?

Des initiatives structurantes

L’Office fédéral de la cybersécurité (OFCS) a intensifié ses efforts, notamment avec la mise en œuvre de la Cyberstratégie nationale (CSN) approuvée en 2023. Cette stratégie vise à renforcer la résilience nationale face aux cybermenaces croissantes, en coordonnant les actions entre les cantons, la Confédération et les acteurs privés. Des groupes de travail ont été établis pour approfondir les objectifs stratégiques et évaluer les priorités à venir. ncsc.admin.ch

Une prise de conscience accrue dans le secteur privé

Les entreprises suisses reconnaissent de plus en plus l’importance de la cybersécurité. Selon une étude de PwC, 70 % des dirigeants suisses prévoyaient d’augmenter leur budget de cybersécurité en 2024, reflétant une volonté d’investir dans la protection des données et des infrastructures .MQ Management undQualitätPwC+1PwC+1

Des classements internationaux préoccupants

Malgré ces efforts, la Suisse se positionne modestement dans les classements internationaux. Dans le Global Cybersecurity Index de l’Union internationale des télécommunications, elle occupe la 42e place, derrière des pays comme la Macédoine du Nord et la Tanzanie . Ce classement met en lumière des lacunes, notamment en matière de coordination et de sensibilisation. www.watson.ch/+2Blick+2lepetitjournal.com+2

Des incidents en hausse

Le rapport 2024 de l’OFCS souligne une augmentation significative des cybermenaces, avec près d’un million de signalements de phishing et plus de 20 000 sites confirmés comme frauduleux . Cette tendance met en évidence la nécessité d’une vigilance accrue et d’une réponse coordonnée.
DCOD Cybersécurité+1ncsc.admin.ch+1

Conclusion

La Suisse a posé des bases solides pour renforcer sa cybersécurité, tant au niveau gouvernemental que privé. Cependant, les classements internationaux et la hausse des incidents indiquent qu’il reste du chemin à parcourir. Une approche proactive, une meilleure coordination et une sensibilisation accrue sont essentielles pour que la Suisse puisse véritablement se positionner en leader de la cybersécurité.

Sources:

ncsc.admin.ch

[PDF] Rapport annuel 2024 Office fédéral de la cybersécurité OFCS

28 mars 2025 — L’actuelle CSN a été approuvée par le Conseil fédéral et les cantons en avril 2023. En 2024, l’OFCS a continué à faire avancer et à coordonner …

MQ Management und Qualität

Les entreprises suisses misent de plus en plus sur la cybersécurité …

23 décembre 2024 — « En comparaison internationale, les entreprises suisses se montrent plus stables », explique Urs Küderli, associé, responsable Cybersecurity et …

PwC

Global Digital Trust Insights 2024 | PwC Suisse

1 novembre 2023 — Perspectives de la cybersécurité en Suisse pour 2024. 49 %. des dirigeants suisses sont principalement préoccupés par les attaques liées au …

Blick

La Suisse est très en retard en matière de cybersécurité – Blick

14 octobre 2021 — Dans le classement mondial actuel de l’Union internationale des télécommunications sur la cybersécurité, la Suisse occupe la 42e place, derrière …

Anticiper l’urgence: prévoir les décisions réservées avant une crise de cybersécurité

Les cyberattaques sont devenues inévitables. Ce n’est plus une question de « si », mais de « quand ». Dans ce contexte, la préparation ne peut se limiter à des mesures techniques : elle doit aussi intégrer une réflexion stratégique sur les décisions réservées, c’est-à-dire les choix critiques qui ne peuvent être improvisés sous pression. Prévoir ces décisions à l’avance est un levier majeur de résilience.

Une décision réservée correspond à une action sensible ou structurante qui nécessite un arbitrage clair: informer ou non les clients, déposer plainte, couper un service, activer une cellule de crise, négocier avec un acteur malveillant, etc. Si ces décisions ne sont pas anticipées, elles deviennent sources de blocage, de conflit ou d’inaction au moment où le temps manque.

Prévoir ces décisions, c’est d’abord identifier les scénarios de crise les plus probables ou les plus critiques pour l’organisation : ransomware, vol de données, indisponibilité d’un outil métier, etc. Pour chaque cas, il faut se poser les bonnes questions: qui décide? selon quelles conditions? avec quels critères? dans quels délaiss? Il ne s’agit pas d’écrire un scénario parfait, mais de cadrer les grands principes de réaction, y compris les marges de manœuvre acceptables.

Cette anticipation passe aussi par une définition claire des rôles: DSI, direction générale, juridique, communication, métiers… Chacun doit savoir ce qu’il a à faire et ce qui ne relève pas de sa responsabilité. Sans ce travail en amont, le flou peut entraîner des tensions internes ou des erreurs de communication qui aggravent la crise.

Autre point clé: l’acceptabilité du risque. Par exemple, jusqu’à quel point peut-on ralentir un service pour préserver la sécurité ? Quand faut-il alerter les autorités ? Faut-il payer une rançon ? Ce sont des sujets sensibles, mais qu’il vaut mieux aborder à froid. Trop souvent, faute d’avoir été discutées en amont, ces décisions sont prises dans la panique ou sous la pression médiatique.

En cybersécurité, la technique seule ne suffit pas. Une organisation qui sait décider vite, lucidement et en confiance dans l’urgence est une organisation mieux armée pour résister. Anticiper les décisions réservées, c’est faire de la gouvernance un outil de sécurité à part entière.

Pour compléter le sujet :

•  Guide du NIST (SP 800-61r2) : Ce document de référence détaille les étapes clés d’un plan de réponse aux incidents, avec un accent sur la préparation, la détection, la gestion et les activités post-incident. Il insiste sur l’importance d’une gouvernance claire et de processus décisionnels définis à l’avance. nvlpubs.nist.gov

•  CrowdStrike – Incident Response Steps : Ce guide présente les étapes essentielles d’un plan de réponse aux incidents, notamment la préparation, la détection et l’analyse, la containment, l’éradication et la récupération, ainsi que les activités post-incident.

Mauvaise communication en cybersécurité: un maillon faible souvent négligé

La cybersécurité est souvent perçue comme un domaine strictement technique: pare-feu, antivirus, protocoles de chiffrement ou encore détection d’intrusions. Pourtant, un facteur humain essentiel reste trop souvent sous-estimé : la qualité de la communication. Les erreurs dans les messages de cybersécurité, qu’ils proviennent des responsables informatiques, des éditeurs de logiciels ou des institutions, peuvent compromettre l’efficacité même des mesures mises en place.

Première erreur fréquente : le jargon technique. Un message truffé de termes complexes comme « faille de type zero-day » ou « vulnérabilité CVE-2024-xxxx » risque fort de perdre la majorité des utilisateurs. Ceux-ci, mal informés, ne comprennent ni le danger, ni l’action attendue. Or, un message incompris est un message inutile. L’efficacité de toute stratégie de sécurité dépend de la capacité à sensibiliser et à faire agir.

Autre piège: le ton alarmiste. Dans un souci de vigilance, certains messages exagèrent ou dramatisent la menace. Résultat : les destinataires peuvent développer une forme de lassitude, ou pire, une méfiance à l’égard des alertes. C’est ce qu’on appelle la « fatigue de sécurité » : à force de crier au loup, plus personne n’écoute. Inversement, une communication trop vague ou rassurante face à une menace sérieuse peut engendrer une réponse insuffisante, voire une inaction.

Un troisième écueil concerne le manque de contextualisation. Recevoir une alerte sans savoir quel est le périmètre concerné, pourquoi cela importe, et ce qu’il faut faire concrètement, est source de confusion. Par exemple, demander à un utilisateur de changer son mot de passe sans lui expliquer pourquoi, ni comment le renforcer efficacement, limite l’impact de la démarche.

La solution? Une communication adaptée, claire et cohérente. Il faut savoir vulgariser sans infantiliser, alerter sans paniquer, et surtout proposer des actions concrètes et réalisables. Un bon message de cybersécurité répond à trois questions simples: Qu’est-ce qui se passe? Pourquoi est-ce important? Que dois-je faire?

En renforçant la qualité de la communication, les organisations ne se contentent pas de mieux informer : elles responsabilisent les utilisateurs, réduisent les erreurs humaines et construisent une culture de sécurité numérique durable. À l’ère des menaces permanentes, une bonne communication est une ligne de défense à part entière.

Sources, articles et guides pratiques

  Plus que PRO – Communication en cas d’incident de cybersécurité
Ce guide détaille les bonnes pratiques et les erreurs à éviter lors de la gestion de la communication en cas d’incident de cybersécurité. Il insiste sur l’importance d’une communication transparente et bien structurée pour maintenir la confiance des parties prenantes.

  FrenchWeb – 10 erreurs qui plombent la réponse aux cyberattaques
Cet article met en lumière les erreurs courantes commises lors de la réponse à des cyberattaques, notamment l’utilisation excessive de jargon technique qui peut désorienter les utilisateurs finaux.

  Fortress Communications – Top Ten Data Breach Communication Errors
Bien que publié il y a quelques années, cet article reste pertinent en identifiant les dix erreurs majeures dans la communication lors de violations de données, telles que l’absence de plan de communication spécifique ou le manque de coordination entre les équipes.